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L'alternativité, entre mythe et réalité? Regards croisés sur les Modes alternatifs de règlement des conflits (Droit, Histoire, Anthropologie)

Publié le 10 mars 2017 Mis à jour le 10 mars 2017

Colloque international sous la direction de Soraya Amrani-Mekki, Gilduin Davy, Soazick Kerneis et Marjolaine Roccati, en partenariat avec l’Institut d’Études Judiciaires Henri Motulsky, l’École Nationale de la Magistrature et la Cour d’Appel de Paris.

Date(s)

du 23 mars 2017 au 24 mars 2017

Lieu(x)
Le 23 mars : Université Paris Nanterre, Amphithéâtre Max Weber
Le 24 mars : Cour d’Appel de Paris, Première chambre
Avec le soutien de la Mission de recherche Droit et Justice, du Centre d’Histoire et d’Anthropologie du Droit (CHAD, EA 4417), du Centre d’Études Juridiques Européennes et Comparées (CEJEC, EA 2320), du Centre de Droit Pénal et de Criminologie (CDPC, EA 3982) et enfin de l’École de droit et de sciences politiques (EDDSP).

"Les modes alternatifs de règlement des conflits (MARC) sont aujourd’hui sous les feux de la rampe et nombreux sont les travaux qu’ils ont déjà suscités. Les questions sont nombreuses, qui interrogent notamment leur place dans l’arsenal judiciaire existant, leur capacité à s’imposer comme véritable alternative et le danger qu’il y aurait à laisser prospérer de telles justices « à l’ombre de l’Etat ». La critique est ici pleine de sens, et rejoint une de celles qui s’expriment peut-être le plus fortement en terre de civil law.
Là où les Anglo-Saxons évoquent et s’emploient à pratiquer une « restorative justice », le vocabulaire français s’en tient à une prudente médiation envisagée dans le sillage de l’Etat. Les MARC nourrissent donc souvent la critique de la justice, critique encore formulée en leur temps par Villon, d’Aubigné ou Voltaire. Le déploiement des modes dits alternatifs entre aussi en conjonction avec le phénomène d'engorgement de la justice étatique, voire du tout étatique. D'où une dérive du concept.
L’objectif du colloque international organisé par l’Université Université Paris Nanterre les 23 et 24 mars 2017, sans renoncer à une analyse technique, sera de privilégier une approche interdisciplinaire en déployant la problématique des MARC dans le temps et l’espace. Son but est de revenir sur ces justices atypiques, souvent décrites comme sans État, de montrer comment les cultures envisagent la résolution de leurs litiges. Il s’agira aussi de restituer le contexte idéologique dans lequel se sont épanouies les Alternative Dispute Resolution, les liens qu’elles entretiennent avec le mouvement critique qui s’est développé de part et d’autre de la Manche.
Que penser, dès lors, de la survie des modes traditionnels de règlement des conflits une fois la communauté mise en contact avec un ordre juridique institutionnalisé ? Même dans les pays de common law, n’y a-t-il pas une certaine utopie à croire à la possibilité d’une justice alternative ? L’histoire et l’anthropologie – à l’aune des précédents romains, médiévaux ou modernes (essentiellement coloniaux) – seront ici sollicitées comme exemples capables de répondre à la difficile question de savoir si des pratiques proprement alternatives ont pu exister, si d’autres façons de traiter la litigiosité ont pu se développer à l’écart des institutions."

Mis à jour le 10 mars 2017