Du rôle des émotions dans quelques excuses pénales

Publié le 9 mars 2018 Mis à jour le 9 mars 2018

Intervention dans le cadre du séminaire Émotions et Justice

Date(s)

le 24 mai 2018

De 18 heures 30 à 20 heures 30.
Lieu(x)
Salle Germaine Tillion, Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR), 25 rue de la Montagne Sainte Geneviève, 75005 Paris
Le 24 mai 2018, Fanny-Elisabeth Rollet interviendra dans le séminaire de philosophie de la peine de Monsieur Christophe Béal. Lors de cette séance, elle traitera du rôle des émotions dans quelsques excuses pénales

Résumé du séminaire : 
"Les émotions sont le plus souvent conçues comme des phénomènes qui altèrent l’impartialité du jugement, parasitent la délibération, interfèrent avec l’interprétation des normes juridiques et qui, en conséquence, devraient être expulsées en dehors du cadre judiciaire. Cependant, les juges peuvent être amenés à appréhender les affects dans une perspective normative, par exemple, lorsqu’il s’agit de se prononcer sur la responsabilité d’une personne ayant commis une infraction ou d’évaluer les préjudices subis par des victimes. La justice focalise incontestablement tout un ensemble d’émotions, celles des personnes directement concernées par l’infraction mais aussi des sentiments disséminés dans le corps social et qui trouvent une résonance dans l’institution pénale. La peine, comme l’affirme Durkheim, est une « réaction passionnelle », elle présente une dimension expressive et affective. Mais comment les émotions sont-elles perçues et interprétées par la justice ? Dans quelle mesure interviennent-elles dans la procédure judiciaire ? D’un côté, on a des raisons de penser que la colère, le dégoût, la haine ou le mépris n’ont guère leur place au sein de la sphère judiciaire, mais, d’un autre côté, certains modèles de justice restaurative insistent sur le rôle déterminant des affects, et notamment de la « honte réintégrative », dans la résolution des conflits. Les débats récents autour de la honte, des shame penalties ou sur les discours de haine révèlent toute la difficulté à intégrer les émotions dans une théorie de la justice. S’il convient de dépasser l’opposition entre les passions et la rationalité du droit, il faut se demander si les émotions ne présentent pas des vertus permettant de parvenir à des décisions plus justes et à une autre manière de rendre justice. Partant des travaux de Martha Nussbaum mais aussi des recherches contemporaines sur la valeur éthique des émotions, ce séminaire a pour objectif d’engager une réflexion sur la place et la fonction des affects dans l’ordre juridique."

Attention, l'inscription est obligatoire.

Pour plus d'informations, n'hésitez pas à consulter le programme du Ciph ci-joint aux pages 33 et 34.

Mis à jour le 09 mars 2018